La région est habitée depuis la plus haute antiquité ; elle entre dans l’histoire avec Dardanus, notable romain, fonctionnaire impérial riche et puissant, nouvellement converti au christianisme. La Pierre Écrite, dans le défilé de Chardavon, témoigne de son passage, sans doute de son établissement vers le 1er quart du Vème siècle, qui voit le sac de Rome par les Wisigoths. Établissement qui n’a pas encore été, topographiquement, bien défini. Il faut attendre le Xème siècle pour voir le village de St-Geniez prendre ce nom qui est celui d’un martyr chrétien d’Arles.
Une église est édifiée au pied du Pas de l’Echelle et une chapelle, sous le rocher dit de Dromon, probablement sur un site de pèlerinage païen. Mentions en sont faites lors de la donation à l’abbaye de Saint-Victor de l’ensemble des édifices religieux de St-Geniez et de Dromon par l’évêque de Gap au XIème siècle.
Suivent quelques siècles de convoitises entre seigneurs locaux dont les de Gombert qui deviennent seigneurs des lieux à partir du XIVème siècle ainsi que de luttes religieuses, de vicissitudes épidémiques.
Au XVIIème siècle, la chapelle de Dromon a disparu – guerres, luttes fanatiques, accidents géologiques, on ne sait exactement. A St-Geniez, l’église est en ruines, pour les mêmes raisons. Il n’existe aucun document permettant de savoir quel était son aspect d’origine. Quoiqu’il en soit, aux environs de la moitié du XVIIème siècle, elle est reconstruite sous son aspect actuel et la chapelle de Dromon reconstruite après la découverte fortuite de ce qu’il en restait au pied du rocher, permettant à cette occasion de découvrir ce qui fait tout le prix de ce lieu : la crypte. Sa datation, son origine et sa destination restent largement mystérieuses.
Puis, jusqu’à la Révolution, le village poursuivra l’existence de tous ces villages de moyenne montagne, sous l’Ancien régime. A la fin du XVIIIème siècle, les de Gombert qui ont exercé leur autorité sans aucune discontinuité, de façon exclusive et intégrale jusqu’à la Révolution qui abolît les seigneuries, perdront leur fief, leur château sera détruit.
Le XIXème siècle verra le lent progrès des voies de communication, qui n’empêchera pas le dépeuplement qui atteindra son maximum à la guerre de 14-18.
En l’entrée dans le 20ème siècle, peu de progrès, il faudra atteindre la fin de la Seconde guerre mondiale pour voir arriver l’eau courante, puis l’électricité.
Aujourd’hui demeurent les activités de toujours pratiquées par de jeunes agriculteurs : élevage de moutons, de chèvres, puis récemment de bovins, apiculture. De jeunes couples se sont fixés à St-Geniez, exerçant dans l’enseignement.
Le café-restaurant Le Dromon a repris ses activités depuis peu, avec succès.
Saint-Geniez fait actuellement partie de la Réserve Géologique des Alpes de Haute Provence et de l’Unesco Géoparc . Elle offre donc un large éventail de fossiles datant de plus 100 000 ans, une faune et une flore luxuriante.